Castrations
création 2006-07 (en cours)



photo : Sammy Baloji
Chorégraphie et interprétation : Djodjo Kazadi.
Scénographie, son et images : Djodjo Kazadi.
En vidéo et en son : Hélène Samba.
Texte de Samuel Beckett dit par Daddy Kamono Moanda.
Remerciements musique : Manuel Coursin.
Création lumière : Nixon Fernandes.
Production : Studios Kabako / Virginie Dupray.
Coproduction : Charleroi Danses / Centre chorégraphique de la communauté française.
Accueil studio : Le Manège / Mons, KVS Theater / Bruxelles.
Avec le soutien de la Halle de la Gombe / Centre culturel français de Kinshasa.
Les Studios Kabako sont soutenus par la DRAC Ile-de-France / Ministère de la Culture et de la Communication.
Durée : 40 minutes.
Première les 3 et 4 juillet 07 / Salle des Arbalestriers / Manège de Mons, dans le cadre du Festival au carré.


Elle, c’est Hélène Samba, c’est elle qui m’a élevé… Pas ma mère, non ma grand-mère…
A croire que dans ma famille, on est jamais élevé par qui on devrait l’être…
Elle, née trop claire, au point que l’on ne pouvait croire que son père était son père, alors elle renvoyée avec sa mère, jusqu’à ce que le père décide de revenir la prendre, elle, quinze ans alors, si jolie et toujours aussi claire, à sa mère qu’elle ne reverra plus…
Elle, c’est toute une histoire, celle du siècle, celle de la colonisation : elle, clandestine du Kasaï au Katanga (pas encore les visas Schengen mais déjà les laissez-passer des autorités belges pour voyager dans son propre pays…), dénoncée par des voisines qui la trouvait trop jolie et jetée en prison à Lubumbashi, elle à Kinshasa, elle aujourd’hui en Belgique et ne rêvant que de rentrer au pays…
Elle, c’est mon histoire aussi… naissance refusée par mon père, ma mère et moi renvoyés chez ma grand-mère. Plus tard, nomade le temps des congés pour suivre mon père dans ses pérégrinations…
Elle et moi avons traversé ces déchirures, ces morceaux de vie interrompus, décollés, arrachés, des bouts de destinées qui auraient peut-être fait de nous des êtres différents…
La marelle, si tu sais jouer, si tu es habile, tu possèderas ton carré, ta terre, sinon, tu devras sauter par-dessus celle des autres.
Elle, à la fin de sa vie, moi au milieu, elle dans mes cellules, moi dans ses lendemains…
Alors, elle sera là sur scène, à mes côtés, peut-être pour me dire quelle porte traverser…